La Wallonie concrétise le rachat des anciennes friches d’ArcelorMittal en région liégeoise

La Wallonie, au travers de son outil économique régional Wallonie Entreprendre, vient de concrétiser le rachat des anciennes friches industrielles d’ArcelorMittal en région liégeoise. WE acquiert la totalité du site de Chertal et s’associe avec respectivement Ecoterres (Groupe DEME) et MG Real Estate pour la reconversion des terrains de la cokerie et du Haut Fourneau B (HFB). Concernant le site du Haut Fourneau 6 (HF6), les discussions se poursuivent avec le consortium REVEL1 ; à défaut d’accord, WE se portera acquéreur du site d’ici la fin de l’année 2024. Processus de long terme, la reconversion de ces territoires va se poursuivre sous la houlette du Gouvernement wallon, de WE et des acteurs locaux afin de restituer à ces grands terrains stratégiques une vocation de développement économique et de création d’emploi tout en veillant aux aspects urbanistiques et paysagers. La réhabilitation des friches industrielles est un axe majeur du Plan de relance. Le Ministre de l’Economie Willy BORSUS a prévu une enveloppe de 80 millions € pour financer le futur de ces terrains.

Liège, le 03 mai 2024.

 

Le contexte

 

La reconversion des sites industriels désaffectés et pollués est une thématique clé pour un aménagement pérenne et responsable du territoire. Les enjeux sont multiples : réhabilitation du foncier, limitation de l’artificialisation des sols, amélioration de la qualité de l’environnement, du cadre de vie et, bien évidemment, création d’emplois et redéploiement économique des bassins concernés. La Wallonie comptait au 1er juillet 2023 (chiffres IWEPS) 3.224 hectares de SAR (sites à réaménager) pour une superficie de 0,19% de son territoire. Ces terrains sont, de plus, situés à des endroits stratégiques, c’est-à-dire à proximité des villes et/ou des grands axes. Une localisation qui en fait des lieux déterminants dans les ambitions et les besoins de redéveloppement et de redéploiement économique et qui facilite naturellement leur réinsertion dans la chaîne de valeurs territoriale. 2

 

Cette logique de reconversion rencontre d’ailleurs l’objectif du Gouvernement de reconvertir 100 hectares de friches industrielles par an afin d’anticiper les besoins de terrains en Wallonie – spécifiquement ceux destinés aux grands projets industriels –, tout en évitant de grignoter des terres agricoles.

Le 30 avril 2020, sur proposition du Ministre de l’Economie et de l’Aménagement du territoire Willy BORSUS, le Gouvernement a mandaté Wallonie Entreprendre (WE) pour négocier l’acquisition et reconvertir les sites d’ArcelorMittal dans le bassin liégeois (concomitamment au site de Duferco-Carsid à Charleroi). Il s’agit spécifiquement des sites d’ArcelorMittal qui représentent un potentiel de 282 hectares. La surface est répartie entre la friche de Chertal, la plus vaste (186 hectares), et trois autres terrains situés à Seraing : le site du Haut Fourneau 6 (HF6), du Haut Fourneau B (HFB) et de la Cokerie d’Ougrée couvrant chacun une surface moyenne de 32 hectares.

 

Un Master plan pour un redéploiement de qualité

 

Le rachat des friches liégeoises intervient aujourd’hui, mais le travail de reconversion a démarré pour le Gouvernement et ses partenaires il y a plusieurs mois avec la sélection d’une équipe pluridisciplinaire emmenée par le bureau urbaniste et paysager Agence TER. L’objectif était d’établir un Master plan pour ces sites, c’est-à-dire une feuille de route à long terme pour leur redéploiement. Concrètement, il ne s’agissait pas de figer un avenir, mais d’étudier les sites, de déterminer leurs forces pour projeter un idéal et fixer un cadre dans lequel les projets de reconversion devaient être menés. Le Master plan avait pour ambition de fixer les lignes pour redévelopper prioritairement l’activité économique et l’emploi en diversifiant les secteurs d’activité, tout en inscrivant ces reconversions dans une vision résolument moderne garante d’une qualité urbanistique et paysagère. Les projets économiques identifiés par le travail de Master plan sont à haute valeur ajoutée et ils seront générateurs d’emplois2.

2 Pour consulter le Master plan : https://www.wallonie-entreprendre.be/fr/expertises/reconversion-de-sites/reconversion-des-sites-industriels-darcelormittal-a-liege-livraison-du-master-plan/

 

Un processus collaboratif

 

Les négociations entre les parties prenantes ont été assez longues, mais leur aboutissement témoigne d’une véritable dynamique positive et collaborative, car ce n’est pas l’aboutissement d’un projet, mais de plusieurs projets dont l’optimisation a été poussée loin afin que chaque terrain puisse bénéficier des meilleures perspectives d’avenir et de qualité. Ainsi, WE acquiert seul le site de Chertal (186 hectares) au travers de la société ad hoc créée, SORECHER. Les sites de la Cokerie et du HFB s’inscrivent dans un PPP (partenariat public-privé) respectivement avec Ecoterres à hauteur de 51% dans le partenariat (Groupe DEME) et le promoteur européen MG Real Estate à hauteur de 75% moins une part dans le partenariat. Concernant le site du Haut Fourneau 6 (HF6), les discussions se poursuivent avec le consortium REVEL ; à défaut d’accord, WE se portera acquéreur du site d’ici la fin de l’année 2024. Cet éventail de solutions créatives prouve à quel point l’accent a été mis sur la recherche d’une solution globale et les compétences de chacun des partenaires dans une perspective collaborative, d’agilité et de résultats tangibles. Car il s’agissait aussi de trouver un 3

 

accord global en tenant compte des négociations déjà engagées entre ArcelorMittal et des candidats acquéreurs. Il est important de souligner que toutes les éventualités ont par ailleurs été envisagées entre les parties. Si l’un des projets ne pouvait pas se réaliser tel que souhaité, qu’il soit PPP ou privé, WE pourrait alors reprendre 100% du site concerné. Wallonie Entreprendre a donc joué son rôle de coordinateur et de fédérateur entre les parties prenantes autant que celui d’ensemblier au service du Gouvernement wallon.

 

Le financement du projet

 

La reconversion de friches représente un coût. Les opérations de réhabilitation de fonciers déjà artificialisés génèrent le plus souvent des dépenses supplémentaires de démantèlement, de dépollution ou de restructuration lourde entraînant également des délais plus longs, ainsi que des risques financiers plus importants que le développement d’un projet similaire sur un terrain vierge.

Une grande partie du travail aujourd’hui présenté a été d’une part d’évaluer la valeur des terrains après démantèlement et dépollution, et d’autre part, d’évaluer le coût de la dépollution.

Dans ce cadre, ArcelorMittal assume le financement des opérations d’assainissement dont il est responsable (principe du « pollueur-payeur »).

Dans ce dossier, tout a été élaboré afin que l’opération présente in fine une rentabilité et que les coûts soient compensés par les recettes générées en fin de reconversion. Une mobilisation financière temporaire est toutefois nécessaire pour financer les opérations qui doivent intervenir avant la mise à disposition des parcelles (via une cession, une location, un démembrement, …). Dans ce cadre, le Gouvernement wallon a prévu une enveloppe de 80 millions € dans le Plan de Relance de la Wallonie pour financer la reconversion future de ces terrains et leur rééquipement.

L’opérationnalisation de ces reconversions se fera à travers des sociétés de projets constituées spécifiquement et qui réuniront les parties prenantes.

 

Quelle suite pour les opérations ?

 

La reconversion de ces quatre grands terrains va donc se poursuivre dans les meilleures conditions. Les sites acquis font déjà l’objet d’opérations de démantèlement qui devraient s’étendre jusqu’à 2027, conformément à l’octroi des permis de déconstruction accordés en avril 2021.

L’objectif est que dès que les opérations de démantèlement auront pu être terminées, des études complémentaires de sol (en-dessous des bâtiments toujours existants aujourd’hui) puissent avoir lieu le plus rapidement possible afin de planifier les travaux d’assainissement.

En parallèle, les projets de redéploiement vont être affinés, précisés et présentés aux parties prenantes préalablement à l’introduction des demandes de permis. Il y aura encore un grand nombre d’étapes à franchir et celles-ci s’étaleront sur plusieurs années. L’acquisition des sites constitue toutefois une étape majeure dans ce processus. Tous les partenaires sont en tout cas prêts pour la suite, toujours dans une dynamique constructive et de revalorisation profonde de ces sols et de ces espaces. 4

 

ArcelorMittal se réjouit de la conclusion de ces transactions qui vont lui permettre de se concentrer pleinement sur ses projets d’avenir qui prévoient notamment la neutralité carbone de ses procédés de fabrication de l’acier d’ici 2050, avec un objectif intermédiaire de réduction de 35% en 2030 (par rapport à 2018). Pour atteindre cet objectif, ArcelorMittal travaille sur trois axes en parallèle au travers d’une démarche qui veut placer son industrie au coeur de l’économie circulaire :

 

1. Amélioration continue de l'efficacité des matériaux et de l'énergie, en développant notamment la capacité d'énergie renouvelable (87 MW actuellement).

2. Réduction de la demande de carbone fossile.

3. Développement de concepts Smart Carbon : au travers de projets comme Steelanol, ArcelorMittal Belgium est actif dans le domaine de la « Capture et Utilisation du Carbone (CCU) », et il participe également à des projets relatifs à la « Capture et Stockage du Carbone (CCS) ».

 

Face aux défis environnementaux, l’entreprise sidérurgique du bassin liégeois, avec ses plus de 600 collaborateurs, agit à de multiples niveaux. Plus de 10 000 m2 de panneaux solaires ont été installés sur les toits des usines, soit l’équivalent d’une production de 2 Mw d’énergie verte, elle-même réutilisée dans le processus de production. En charge de la galvanisation des aciers produits sur les autres sites du groupe, l’équipe de Liège a conçu le Jet Vapor Deposition (JVD), une technologie unique au monde qui consiste à revêtir la bande d’acier par la projection de vapeur de zinc, tout en réduisant son empreinte écologique. En outre, elle a été le pionnier pour développer le Magnelis®, un revêtement hyper résistant à la corrosion, que l’on retrouve dans les structures porteuses de panneaux solaires.

 

Pour le Ministre de l’Economie et de l’Aménagement du territoire Willy BORSUS : « Ces terrains, et singulièrement Chertal, sont des leviers particulièrement importants pour la relocalisation stratégique d’activités. L’opération permet la préservation des héritages de notre passé industriel. Il s’agit de la plus grande opération de ce type jamais menée en Wallonie. Elle couvre au total 282 hectares. Elle ouvre des perspectives particulièrement importantes, à savoir ramener de l’activité économique sur ces sites et permettre à toute la région liégeoise d’être un acteur majeur du redéploiement industriel wallon. C’est en cela que le moment est historique. »

 

Vous trouverez des images des 4 sites via ces liens :

 

Photos : https://we.tl/t-fYaplaugUn

Vidéos drone : https://wetransfer.com/downloads/7db36260d61f7c5210e1d721e847e21b20240503110438/73bb7c51e3dc74e62735573a531c228120240503110438/3f2f76

 

Contacts presse

Ministre Borsus

Pauline Bievez, Porte-parole

0477/384501

pauline.bievez@gov.wallonie.be 5

 

WALLONIE ENTREPRENDRE

Nathalie Lafontaine

0476/93.38.49 nathalie.lafontaine@wallonie-entreprendre.be

 

ArcelorMittal Belgium, avec ses sites à Liège, Gand, Genk et Geel, compte 5 000 travailleurs. Le total des emplois directs et indirects est estimé à 30 000 emplois. L'entreprise produit de l'acier de haute qualité pour les applications les plus diverses dans le secteur automobile et d'autres secteurs industriels tels que l'énergie verte, la construction, l’électroménager, l'emballage, etc.

 

ArcelorMittal Belgium

Jan Cornelis, Country Manager jan.cornelis@arcelormittal.com

+32 (0)9 347 35 72 +32 (0)499 599 394 7

https://belgium.arcelormittal.com/ contact.belgium@arcelormittal.com

 

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