Réunis ce mardi 24 mai à Bruxelles, les Ministres de l’Agriculture des États membres de l’Union Européenne ont abordé plusieurs sujets et thématiques.
Grippe Aviaire :
Les Ministres de l'Agriculture ont demandé à la Commission européenne de mettre en place une stratégie européenne de prévention et lutte à long terme contre l’influenza aviaire, grâce notamment à la vaccination.
Récemment, le secteur de la volaille belge, a été touché par l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Le Ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval a déclaré : « La vaccination constitue une alternative pertinente à l’abattage de masse. Ces maladies ont un impact économique majeure pour les filières avicoles touchées et un coût très important pour l’AFSCA et le Fonds de santé animale ».
Lors du Conseil, le Ministre Clarinval a réaffirmé la position de la Belgique : « Notre pays soutient la mise en place d’une stratégie européenne de prévention et de lutte contre l’influenza aviaire incluant la vaccination ». Néanmoins, « il est très important de tenir compte de l’impact que pourrait avoir une telle stratégie sur nos exportations » conclu le Ministre. Les animaux vaccinés perdent en effet leur statut indemne à la grippe aviaire.
Sécheresse printemps 2022
Actuellement, le continent européen est traversé par un épisode de sécheresse qui pourrait avoir des conséquences sévères. L’Institut Royal Météorologique (IRM) estime qu’une grande partie de la Belgique risque de subir une sécheresse historique dans les prochains jours. Cet épisode de sécheresse serait très proche de celle vécue en 1976 en termes de déficit pluviométrique. C’est la raison pour laquelle la Belgique a déposé un point à l’ordre du jour du Conseil des Ministres européens de l’Agriculture. Le Ministre fédéral, David Clarinvala tenu à évoquer cette problématique au nom de la Belgique : « L’épisode de sécheresse que nous connaissons actuellement n’est pas sans conséquence. Cette situation induit une détérioration à la fois de l’état des cultures mais surtout de la disponibilité d’aliments pour le bétail, avec des baisses généralisées de la productivité ».
Les agriculteurs pourraient être confrontés à de graves difficultés financières et techniques.
Le Ministre Clarinval a terminé son intervention en interpellant la commission européenne : « La Belgique demande à la Commission européenne de préciser les mesures qu'elle envisage pour faire face à ce problème et à explorer les possibilités de dérogation à certaines exigences de verdissement, tout en respectant les ambitions du Pacte Vert ». Dans sa conclusion, le Commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a indiqué suivre la situation de très près dans les prochaines semaines.Le Commissaire a également indiqué qu’il restait à l’écoute de la Belgique tout en indiquant que des possibilités de dérogations existaient.
Willy Borsus, le Ministre wallon de l’Agriculture,: « Après la crise sanitaire et les conséquences de la guerre en Ukraine, ce déficit de précipitations est un nouveau coup dur pour notre agriculture. Il s’agit même pour certains agriculteurs d’une nouvelle difficulté car si la sécheresse perdure, elle pourrait impacter lourdement les rendements de la campagne agricole ».
Jo Brouns, ministre flamand du Travail, de l'Economie, de l'Innovation et de l'Agriculture : « Malgré la pluie de ces derniers jours, le printemps sec inquiète nos agriculteurs. Surtout si l'on ajoute les conséquences du conflit en Ukraine, qui rend incertaine la disponibilité des céréales, des oléagineux et d'autres matières premières. »
Situation du marché
En prélude, le Ministre Clarinval a tenu à signaler que la Belgique accueille favorablement la proposition de la Commission d'établir des "routes de solidarité" afin de faciliter les exportations de produits agricoles ukrainiens vers l’Europe : « la guerre en Ukraine induit des perturbations dans la plupart des secteurs agricoles et sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement ».
En ce qui concerne la situation des filières agricoles en Belgique, le Ministre Clarinval a tenu à rappeler les difficultés suivantes : « L’augmentation des coûts de production et de l’énergie réduisent les marges bénéficiaires des producteurs qui ne voient pas les prix de vente augmenter en conséquence. La hausse des prix des engrais est également une préoccupation pour l’ensemble des cultures, en particulier pour les cultures de plein champ à forte intensité de nutriments ».
En conclusion, le Ministre Clarinval : « tient à rappeler que les mesures proposées par la Commission européenne auront un impact principalement à court terme et ne seront pas suffisantes pour permettre aux secteurs actuellement en situation de crise de se rétablir. Il est aussi nécessaire de s'attaquer au problème de manière approfondie, y compris sur le long terme ».